Le Criquet N°276 - La musique et la vie
Voici mon dernier rédactionnel paru dans le Criquet magazine N°276 de juin 2024 en page 8.
La musique et la vie
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, de l’atome à la galaxie, les cellules comme les étoiles vibrent. En réalité, tout ce qui existe est animé d’une vibration propre. Imaginez que vous puissiez vous rapprocher d’une table jusqu’à pouvoir y déceler les particules élémentaires du bois. Si vous pouviez voir encore de plus près, vous verriez alors des atomes reliés par 99,9 % de vide. Ces atomes, ont un mouvement d’oscillation, par la danse de leurs électrons tournant autour de leur noyau, reliés par une cohésion impeccable. Ces ondulations sont aujourd’hui toutes détectable et mesurables. Le son est d’ailleurs une des conséquences de la vibration mécanique d’un corps ou d’un fluide. L’être humain et la plupart des animaux en ressentent les effets grâce au sens de l’ouïe mais une fréquence peut être ressentie de bien d’autres façons ; comme une basse qui fait onduler la surface d’un verre d’eau par exemple. Un physicien du nom de Joël Sternheimer, encouragé par les travaux de Louis de Broglie (Nobel de physique 1929), démontre comment les phénomènes vibratoires stimulent la croissance des végétaux et des organes. Cette science appelée la génodique, affirme que par ondulation des protéines, soumises à des séquences musicales, on parvient à inhiber ou à stimuler les acides aminés qui les produisent. Il est ainsi parvenu à associer une note de musique à chacune des séquences produites par les acides aminés, obtenant alors une mélodie spécifique à chaque protéine. Dans ses recherches, l’interaction entre une mélodie et une protéine va en modifier la synthèse pour activer son processus de croissance, ou au contraire pour inhiber un développement néfaste à leur équilibre. Sa méthode est aujourd’hui utilisée par quelques vignerons pour lutter contre diverses maladies de la vigne. La génodique intéresse aussi certains maraîchers, arboriculteurs et éleveurs. On découvre à peine les soins par le son pour stimuler les défenses immunitaires, produire des enzymes ou modifier un état mental. Certains sceptiques critiquent toujours ces travaux et les recherches en ce sens ne sont pas toujours encouragées. Pourtant, aujourd’hui, plus personne ne remet en cause les effets de la musique sur le vivant et cette science balbutiante ne demande qu’à être développée et canalisée.
Olivier Mesnier, Professeur de guitare et musicien