Le Criquet N°271 - Un jour de l'an en musique
Voici mon dernier rédactionnel paru dans le Criquet magazine N°271 de janvier 2024 en page 4.
Un jour de l’an en musique
Le 1er de l’an, c’est tout d’abord souhaiter nos meilleurs vœux de bonheur à ceux qui nous sont proches. C’est aussi la date de la retransmission à la télévision du traditionnel concert du nouvel an, joué chaque année à Vienne en signe de paix. Sa première édition remonte au 31 décembre 1939, pour véhiculer un message d’espoir vers le monde alors en guerre et redonner espoir à la population. Dès 1958, cet évènement incontournable de la tradition musicale viennoise était retransmis en Eurovision dans les pays d’Europe occidentale. Depuis 2013, il est diffusé en Mondovision avec une audience estimée à plus de 50 millions de téléspectateurs répartis dans près de 80 pays. Comme le veut la coutume, le prestigieux Orchestre philharmonique de Vienne fait la part belle à la musique légère destinée jadis à faire danser dans les salons bourgeois, à la cour impériale et chez les princes ; et sur des rythmes de valse dont les origines sont à pourtant à chercher dans les cours de ferme. On y interprète donc principalement les œuvres de la famille Strauss. Johann Strauss fils, le surdoué de la dynastie étant le plus joué devant Johann Strauss père et son autre fils Joseph Strauss. Parfois, d’autres compositeurs sont ajoutés comme Brahms, Haydn, Joseph Lanner ou Offenbach. À 11h15 précises, le 1er janvier, le “la” est donné par le premier hautbois de l’orchestre pour introduire le concert. Il prend place sous les somptueuses dorures de la “salle dorée” du Musikverein dans la capitale autrichienne : l’une des salles de concert les plus célèbres au monde. Les spectateurs viennent alors de très loin en réservant les meilleures places à un prix exorbitant. Après que les musiciens de l’orchestre ont souhaité la bonne année au public et aux millions de téléspectateurs, le spectacle se termine en général par trois bis après le programme principal. Le premier est une polka rapide, le second est Le Beau Danube Bleu de Johann Strauss fils et enfin La marche de Radetzky de Johann Strauss père où le public tape des mains en rythme avec l’aide du chef d’orchestre. Devant l’enthousiasme de ces concerts, on trouve de nos jours une programmation similaire à Venise, Berlin et dans quelques villes de France.
Olivier Mesnier, Professeur de guitare et musicien